Le «polar» et la logique de la tension

Publié le 18 décembre 2018 Mis à jour le 9 septembre 2019
le 25 janvier 2019
10h-12h / 14h30-17h
Maison de la Recherche - D155

Structurations de la logique de la tension dans l’écriture du discours littéraire et cinématographique.

Programme de la journée

10h-11h
Alessandro Zinna
«Logique de la tension : Le nom de la rose d’Umberto Eco»
11h-12h
Ralitza Bóneva
«À la lisière du film policier : tension et aspectualité chez Michelangelo Antonioni»
14h30-15h30
Carlo Andrea Tassinari
«Typologie des tensions dans Le jour de la chouette de Leonardo Sciascia»
15h30-16h30
Christophe Langard
«Les tensions dans Le pendule de Foucault d’Umberto Eco»
16h30-17h
Conclusions

Le «polar» est d’abord le résultat de l’usage de la langue selon les contraintes d’un genre de discours. Toutefois, «polar» n’est pas seulement l’appellation d’un genre de discours, mais s’identifie aussi aux structures thématiques et narratives qui apparaissent dans d’autres sémiotiques (la bande dessinée ou le film, par exemple).
Rendre compte de ces tensions, tant du point de vue linguistique que sémiotique, est la première finalité visée par cette rencontre.
La comparaison entre formes expressives, soulève pourtant la question plus générale de savoir si cette tension dépend de l’organisation du contenu et/ou du choix de l’expression : la transposition d’un texte littéraire dans son adaptation filmique montre d’une part la possibilité de traduire les tensions des phrases dans des plans du film ; de l’autre, l’impossibilité de traduire les tensions spécifiques à la sémiotique adoptée.
Les contributions se proposent d’identifier les mouvements qui traversent le texte allant de la position de la tension jusqu’à sa résolution (tension/détente) ; d’autre part, selon l’ampleur de ces mouvements, sont distingués ceux qui peuvent régir l’ensemble du film (macro-tensions), ses parties constitutives (méso-tensions), ou des passages ponctuels (micro-tensions).
Les conclusions visent un modèle général intégré à partir de l’hypothèse selon laquelle, dans un texte littéraire ou filmique, les effets de tension sont structurés par les opérations de circulation du savoir, par l’alternance des tensions pragmatiques et cognitives, ou par l’aspectualisation des actions : à savoir, selon la modulation des procès mis en scène, par l’attribution d’une durée, d’une ponctualité, d’un achèvement ou d’une itération.
Plusieurs œuvres, considérées comme emblématiques de la littérature et du cinéma italiens contemporains seront évoquées pour épauler cette recherche, en particulier celles d’U. Eco, L. Sciascia et M. Antonioni. Nous verrons comment, surtout chez Eco, la question de la quête de la vérité par la méthode de la raison crée un pont avec l’investigation scientifique par la possibilité de considérer la recherche menée sur un objet de connaissance selon les mêmes logiques abductives du polar.

Fichiers joints : une étude d'Alessandro Zinna sur le film Seven en français et en italien
Partenaires :
Maison de la Recherche - D155

Il Laboratorio
Section d'Italien
Département Sciences du Langage

Image: Blow up, Michelangelo Antonioni, 1966©
Bonus : article «Les modalités et le verbe italien», par Mathée Giacomo-Marcellesi
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